Entretien avec Gérard, Bénévole

 

Quel est votre rôle à Améthyste ? 

Je suis bénévole depuis 8 ans à Améthyste où j’interviens une fois par semaine au sein d’un atelier d’Arts plastiques. Je viens en complément du travail effectué principalement par l’équipe de professionnels.

L’art participe à l’expression et à la communication d’idées, d’émotions et de sentiments au moyen de divers médiums (d’où le mot plastique), comprenant notamment le dessin, la peinture, le collage, etc… Cet atelier a évolué pour mieux s’adapter.

Pourquoi avez-vous choisi Améthyste ? Comment cela a-t-il commencé ?

Avant d’être à la retraite et de devenir bénévole, je dirigeais plusieurs crèches à Nîmes, mais mon travail était administratif. Cela m’a toutefois permis de mieux comprendre la notion d’éveil ainsi que le travail éducatif. C’est pourquoi je me suis orienté vers ce type de structure d’autant que peinture et dessin sont pour moi une passion que je souhaitais partager.

Au début, avec une autre bénévole, nous avons un peu tâtonné. Nous sommes arrivés pour le premier atelier avec un chevalet, des toiles et de la peinture acrylique … et nous nous sommes vite rendus compte que ce n’était pas adapté ! Au fil du temps, nous nous sommes professionnalisés en quelque sorte pour nous adapter, pour nous fondre dans le travail de l’équipe et apporter à notre niveau un peu d’aide et de savoir-faire.

 

Comment se passent ces ateliers ?

Le programme est établi avec l’équipe, mais les objectifs sont différents pour chaque jeune en fonction des savoirs et savoir-faire. Ce programme s’appuie sur des thématiques telles que les saisons (la neige pour l’hiver, les feuilles pour l’automne…), l’environnement en général : la ville, les arbres, la campagne… la représentation du visage et des émotions, les fêtes. Sous la supervision de la psychologue, nous avons mieux formalisé le cadre, le choix des outils pédagogiques (collage, tissu etc) en fonction des objectifs.

Il m’arrive d’apporter des objets, des feuilles de vignes, des plumes d’oiseau ou des roseaux pour pouvoir dessiner à l’encre … l’idée est d’amener à la découverte de nouveaux outils et surtout à favoriser l’expression.

Les niveaux et les attentes des jeunes sont très différents. Ils ne suivent pas toujours   les consignes instructions et ils apprécient la répétition, le coloriage. Il faut les guider doucement en faisant attention à leurs émotions, pour ne pas bloquer ni créer de comportements de frustration. Il y a des bons et quelquefois des mauvais moments, donc il faut toujours s’adapter.

Un des adolescents, par exemple, dessine très bien mais se réfère rapidement à son univers rassurant de fiction et de jeu dans lequel il est particulièrement habile. Il produit des très beaux dessins d’une belle précision mais il est nécessaire de l’aider à être attentif aux instructions et à son environnement.

D’une manière générale, je ne dois pas me projeter à travers les œuvres et apporter mes rectifications académiques. Peu importe si la peinture dépasse le trait, si le dessin est maladroit.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus ? 

C’est de permettre à ces enfants malgré leurs difficultés de communication de produire de leurs mains quelque chose de personnel, que ce soit avec du papier, des couleurs, de la colle, des crayons de couleur.  La plus belle satisfaction pour moi est leur sourire lorsqu’ils montrent leurs œuvres et surtout de les voir évoluer de manière positive.